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(re)découvrez le Master MAE

Le master MAE, une formation multipartenariale

Entretien avec Charles-Edouard Houllier-Guibert, le Responsable Pédagogique du Master MAE (management et administration des entreprises) de l’IAE Rouen Normandie.

Comment est organisé le MAE ?

Ce master est le plus ancien des IAE en France. À l’IAE Rouen Normandie, nous proposons le parcours CMPOR (Compétences Managériales et Pilotage des Organisations) qui est un MBA à la française.
Il se déroule sur seulement 12 mois pour un niveau M2 (l’ancien DESS) avec la possibilité d’alternance ou bien un projet de stage.En effet, comme la particularité de ce diplôme est de former des étudiants qui n’ont jamais accédé aux sciences de gestion, le stage est une bonne passerelle pour découvrir le management, le marketing, les ressources humaines, la stratégie, la logistique, ou encore le contrôle de gestion, ou les indicateurs de performance.
L’avantage du MAE CMPOR est que la formation couvre l’ensemble de la gestion des affaires et du management. La formation est donc dense, avec un calendrier qui offre quatre jours par semaine sur le terrain et un jour et demi (samedi matin et vendredi toute la journée) à l’IAE Rouen Normandie, tout au long de l’année. À cela s’ajoute une semaine entière de cours par mois, soit 10 semaines de septembre à juin. Ce format sert principalement à répondre aux étudiants en formation continu qui peuvent poursuivre leur emploi. Le profil des étudiants s’oriente vers des personnes en emploi qui désirent être diplômées dans le cadre d’une avancée de carrière en interne de leur entreprise. Cette situation offre une promotion d’étudiants hétérogène avec aussi des étudiants aux parcours plus classiques qui viennent d’obtenir un bac+4. Ce sont des ingénieurs, des étudiants en lettres, en histoire, philosophie, venus de LEA, de l’INSPE ou de sciences exactes ; ou d’anciens diplômés combinés à quelques d’années d’expériences professionnelles (la VAE est possible). Il en résulte des dynamiques de groupe particulièrement stimulantes.


Sur quels types de projet travaillent les étudiants du MAE et avec quels partenaires externes ?

Avec l’arrivée de l’IA dans notre société, la part des travaux collectifs s’est atténuée afin de privilégier les examens sur table et ainsi garantir l’appropriation réelle des savoirs.

Le MAE propose ce que l’on appelle le projet tuteuré. Comme c’est le cas pour beaucoup de formations, il s’agit d’une dynamique qui s’organise sur plusieurs mois. En groupe, les étudiants doivent concevoir une problématique, mettre en œuvre une collecte de données exigeante (qui repose sur l’enseignement de la méthodologie d’enquête) et proposer des recommandations auprès des partenaires de l’IAE Rouen Normandie.
Ces derniers temps, les entreprises de l’ADRESS, ou bien ceux de l’incubateur Katapult de Rouen, ou encore l’entreprise innovante Citizens, ont collaboré pour que les étudiants les décryptent et viennent les aider dans leurs problématiques soit d’évaluation, soit de dépassement de situation de blocage, ou encore d’incubation pour la stabilité d’entreprises naissantes.
Dans le cadre du label DD&RS de l’IAE Rouen Normandie, nous sélectionnons des partenaires qui ont une approche écoresponsable, afin que les étudiants puissent intégrer les enjeux de transition sociétales dans leurs analyses.

L'année dernière, les étudiants ont participé à une journée "learning expedition", pouvez-vous nous expliquer le contexte, le programme, les objectifs ?

Cette initiative a été mise en place suite à l’arrêt brutal en octobre 2023 du dispositif national Les Entrep’ que la région Normandie n’a pas maintenu (les Entrep existaient depuis 2009). Nous étions, comme d’autres écoles, embarqués dans cet intéressant programme de sensibilisation à l’entrepreneuriat et après l’annulation en Normandie, il a fallu repenser cet objectif pédagogique en créant une semaine d’apprentissage alternatif en février 2024.
Pendant une Learning Expedition, les étudiants poursuivent une partie des cours tout en se déplaçant et visitent des terrains variés pour appréhender divers enjeux étudiés théoriquement. Ce séjour à l'hôtel vise trois objectifs : 

1) Sensibiliser à l’entrepreneuriat via des visites de lieux de soutien aux entrepreneurs ;

2) Y combiner les activités de recherche qui sont un point fort de l’IAE grâce au laboratoire NIMEC qui encadre des thèses ;

3) Impliquer nos partenaires de l’IAE Rouen Normandie au-delà de la ville de Rouen.

Les étudiants ont eu l’opportunité de visiter le Hub Expo et Congrès de Louviers avec notamment le centre de congrès, l’hôtel d’entreprise puis l’espace de co-working. Ils ont poursuivi avec la pépinière Smart Up de la CCI d’Evreux qui s’est construite en partenariat avec la base 105 et EPN, le tiers lieu de la manufacture des Capucins installée à Vernon.
À Smart Up, les étudiants de l’IUT d’Evreux qui ont choisi l’option Entrepreneuriat dans le cadre de leur diplôme BUT GEA se sont joints à nous pour visiter les lieux et à participer au travail doctoral de Marianne Sytchkov. Cette doctorante du laboratoire NIMEC construit sa thèse sur les récits de vie et leurs effets sur la trajectoire professionnelle des entrepreneurs (en termes de renoncement, d’échec, de bifurcation, de succès) au travers d’un outil spécifique : le conte, un récit tout à fait singulier. Cette démarche scientifique du laboratoire a été expliquée mais aussi expérimentée à travers un « spectacle scientifique » qui s’est aussi réalisé le à Vernon mais cette fois auprès d’entrepreneurs et autres invités des Capucins, mais aussi auprès d’une partie des chercheurs du NIMEC qui se sont déplacés pour découvrir ce tiers lieu écologique, tout en écoutant des contes.
Parmi nos partenaires, une rencontre a été organisé avec le service Economie d’EPN, un partenaire clé du laboratoire qui contribue à financer les activités scientifiques, notamment au travers d’une autre thèse basée à Évreux (le laboratoire du NIMEC dispose de bureaux à l’IUT d’Évreux).
L’IUT a été le lieu d’accueil de l’ensemble des cours en salle donnés par des enseignants et aussi des professionnels.

Toute cette démarche multi partenariale prend une place importante au sein de la formation. Cette expérience créée des souvenirs et de la convivialité entre les étudiants qui ont rencontrés d’autres étudiants, des chercheurs, des acteurs publics et privés, notamment plusieurs entrepreneurs. Car c’est bien ça l’apport de ce format pédagogique : la constitution de réseaux professionnels.

Est-ce qu'une journée similaire sera prévue tous les ans ?

Des temps hors les murs sont prévus tout au long de l’année. Par exemple, en décembre 2024, les étudiants se sont rendus à la Journée ESS annuelle organisée par la Région Normandie. Le 8 janvier 2025, les cours ont été organisés au sein de l’espace de co-working de la CCI de Rouen, que nous avons visité avec l’animatrice du lieu. En plus de deux cours réalisés sur place, deux conseillers au développement d’activités de la CCI sont venus témoigner de leurs activités. Ils échangeaient avec les étudiants tout en restant sur leur lieu de travail, cela provoque des connivences différentes qu’un cours classique dans une salle de l’IAE.
Le lendemain, les étudiants visitaient le Village by CA, un de nos partenaires, afin de saisir ce qu’est un accélérateur d’entreprise par rapport à un incubateur.
Nos étudiants ont aussi assisté cette année aux Universités des entrepreneurs normands (organisé à Deauville par le MEDEF et réunissant 1200 personnes) ainsi qu’au Forum Femmes et Challenges au Zénith de Caen (1300 participants) ou encore au hackathon créativ organisé par Pépite Normandie.

Ces événements favorisent le réseautage d’affaires mais il nous faut conserver du temps de travail sur les problématiques managériales et la réalisation du mémoire. Car s’il y a bien un projet important à considérer, c’est le mémoire de fin d’étude.
 

C’est un mémoire comme on en trouve ailleurs en Master ?

En effet, le mémoire est l’intérêt premier de la formation. Pendant le master, les étudiants ont deux productions intellectuelles d’envergure à réaliser : une collective (le projet tuteuré) et une individuelle (le mémoire).
Dès le début de la formation, les étudiants doivent déterminer la thématique sur laquelle ils veulent s’impliquer. Il y a une problématique managériale à fabriquer, reliée à des situations réelles. L’idée est que le terrain vienne servir la réflexion et pour cela, les étudiants doivent remettre en fin de premier semestre un dossier de mise en mémoire, dans lequel ils décrivent les concepts scientifiques mobilisés, la formulation de la problématique, la méthode de collecte d’information et le terrain d’étude. Ils doivent donc décrire le type d’enquête qu’ils vont mener pour alimenter leur questionnement scientifique. Ils sont accompagnés par un tuteur qui aiguille leur travail et qui sera présent lors de la soutenance en fin d’année.
Là aussi, l’intelligence artificielle nous amène à transformer l’exercice, ainsi, une nouvelle partie du mémoire consiste à faire le tracé des questions demandées à l’IA pour construire le contenu écrit. Le temps d’oral qu’est la soutenance prend désormais une place plus forte pour vérifier que l’étudiant a bien intégré le travail qu’il a réalisé en autonomie tout au long de son mémoire.

Sortir diplômé du master MAE après le succès d’une soutenance de mémoire réussie, vient consolider l’expertise et la confiance en soi pour aborder les enjeux de gestion des affaires et de management que l’on trouve dans toutes les entreprises. 

Publié le 12 mars 2025

mise à jour le 13 mars 2025



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